Pour faciliter la discussion entre professionnels

Le halal de A à Z : Produits halal- Restauration Halal- Surgelés halal-Fast food Halal-Ingrédients Halal-Boucheries Halal -Certification halal - Gammes Hallal

Le Blog TENDANCES Halal
Vise à lier l'information sur le marché halal, les nouveaux produits halal , et les habitudes de consommations ...


Le Blog TENDANCES Halal
Apporte des mises à jour sur le Halal Food , les nouvelles tendances ...

jeudi 17 janvier 2013

- COLLOQUE : Vous avez dit halal ? Normativités islamiques, globalisation et sécularisation 7 & 8 Novembre 2013 - Appel à communication

France :

 Vous avez dit halal ?
 Normativités islamiques, globalisation et sécularisation


Colloque international,
7 et 8 Novembre 2013,    IISMM-EHESS (Paris).France

Appel à communication :  Propositions à envoyer impérativement avant le 31 janvier 2013 
à florence.blackler@gmail.com et  bernard.heyberger@ehess.fr

Argumentaire
Le dictionnaire Larousse définit le terme « halal » comme adjectif invariable qualifiant
 « la viande d'un animal tué selon les rites, et qui peut être consommée par les musulmans » .
Cette définition reflète l’acception courante de ce terme dans un contexte sécularisé industriel
selon lequel le « marché des produits halal » concerne essentiellement des nourritures carnées destinées à une population définie par son appartenance religieuse.

Or, on observe depuis quelques années, et particulièrement dans les pays sans tradition
musulmane, un élargissement sémantique de ce terme accolé à d’autres produits
 et services commercialisés par les banques et assurances islamiques (crédits halal),
les hôtels sharia-compatibles aux prestations garanties halal, mais aussi à des comportements
ou des institutions (le mariage, la sexualité, etc.) au point que « halal » de qualificatif devient
 un substantif :

« le halal ». Certains pensent voir dans cette prolifération du halal la main invisible
d’un mercantilisme cynique affairé à détourner à son profit le patrimoine et les valeurs
d’une religion multiséculaire.

D’autres décèlent dans cet élargissement une tentative de réappropriation religieuse
d’un concept galvaudé : le halal en s’élargissant à l’éthique de l’action reviendrait à ses
sources théologiques premières.
 Enfin pour nombre d’analystes politiques, l’extension du domaine du halal serait surtout symptomatique d’un mode de structuration communautaire -ou communautariste-
des musulmans européens de ce début du XXI°, dans une course à la représentativité
et au contrôle de la communauté.
Il reste qu’ainsi substantivé le halal renvoie implicitement au système normatif lui-même
 et non plus à sa seule polarité positive de « permis ». Cette substantivation du halal contribue
en effet à opacifier l’histoire de ce concept, sa construction et sa genèse singulière.

Ni le marché de la viande ni le marché religieux n’ont besoin, pour vendre ou élargir
 leur influence, de déconstruire et d’historiciser ce concept dont l’efficace tient
précisément à son opacité. Bien au contraire, le halal doit incarner des propriétés qualitatives
(du bon, du goût, du sain) ou religieuses (du bon, du pur, du saint) qui sont toutes des propriétés relatives et subjectives. Les biens halal constituent  à ce titre ce que les économistes nomment
des « biens de croyance » (credence goods[1]) pour lesquels la qualité́ des biens ne peut être
 obtenue ni avant ni après l’acquisition du bien.

Que l’on considère la norme d’abattage halal comme résultant de l’application industrielle
de directives religieuses par soumission du marché aux forces religieuses, ou qu’on la voit
comme une pure créature industrielle que le marketing imposerait à la crédulité religieuse,
 voilà deux interprétations qui corroborent et renforcent le récit imaginaire
de la « vérité du halal ». 


Or le halal n’est ni purement économique ni purement religieux, c’est un objet négocié
selon des dynamiques normatives différentes.
Pour comprendre la construction de la norme halal (norme, au sens sociologique du terme),
on peut faire utilement appel à la théorie socio-économique des conventions qui s’est affranchie
 de la théorie économique classique selon laquelle la coordination sur la qualité du produit
 ne se réalise qu’entre les acteurs de l’échange. Pour les conventionnalistes, la qualité
est le fruit de négociations entre des acteurs en vertu de normes, règles et institutions
qui dépassent les seuls réseaux marchands et qui font intervenir des mondes de grandeurs
 différentes dans un univers d’incertitudes (Boltanski, Thévenot, Knight).

Dans cette perspective, cette conférence propose de rassembler des contributions qui,
par leur approche, évitent de tomber dans le piège de la validation normative qui réduit
le halal à ce qu’il prétend être : une propriété religieuse.
 Les produits (objets, idées, comportements) qualifiés halal, seront plutôt étudiés comme
 résultant d’un travail entre différents acteurs, institutions, au sein de différents marchés :
marchés économiques, marchés religieux, marché culturel, marché du savoir etc.

On pourra les analyser sous forme 1/ d’objet constitué, 2/ d’objet en constitution
et 3/ sous l’angle de leurs usages.

1.     « Le halal » comme objet constitué
Par application de la théorie des conventions, on peut considérer que le travail de qualification
halal résulte d’une négociation entre des producteurs, des consommateurs et des régulateurs
qui ont des responsabilités différentes dans le processus de production, de distribution
 et de consommation. Puisque les qualités du bien halal ne peuvent jamais être objectivées,
que personne, ni aucun procédé de filature ou de traçabilité ne peut conclure à son authenticité, comment la croyance est-elle maintenue ? Pour analyser la construction d’un domaine du halal, 
il faut identifier les protagonistes, les lieux, les logiques collaboratives, de distinctions,
de compétition qui sont à l’œuvre dans le maintien de la croyance et ses conditions d’émergence
bien au-delà du seul champ religieux même si tout y renvoie.

2.      « Le halal » comme objet en constitution
En principe, tout peut, potentiellement du moins, être « halalisé » mais tout ne l’est pas.
Quels sont les processus à l’œuvre dans la définition d’objets destinés à véhiculer, traduire
et incarner le « halal » ? Par quels acteurs ces choix parmi les possibles sont-ils opérés
et selon quelles logiques ? Comment comprendre les choix et les non-choix de certains
objets produits et conservés tantôt comme illicites tantôt comme indéterminés.

3.      Les usages « du halal »
Bien que les produits ou les comportements halal soient définis par contradistinction du haram,
ceux qui consomment ou usent du halal se référent non à des produits halalisés mais à des
« choses religieuses ».

Les propositions pourront s’interroger sur les enjeux de la qualification et de disqualification
au travers des objets, pratiques, comportements qualifiés de halal / haram dans des domaines
comme : l’alimentation, les relations matrimoniales, les sexualités, la finance, le tourisme etc.

Nous privilégierons les contributions en sciences sociales et humaines, en histoire, en droit,
fondées sur des études empiriques, recherches archivistiques, comparaisons et synthèses
qui adoptent une perspective déconstructiviste.

Les contributions pourront, par exemple, porter sur :

L’histoire et la pré-histoire du marché de la nourriture halal : les communications sur l’histoire
du marché de viande halal, sa naissance et sa progression à partir du dernier tiers du XX°,
 sa préhistoire, sont bienvenues (notamment les échanges marchands entre le Moyen Orient
et l’Australasie dans la seconde moitié du 20° siècle).

Halal- haram, islamisme, postislamisme et consumérisme : l’islamic way of life à travers
différentes expressions de ce que l’on appelle les (sous) cultures urbaines. La construction
du halal dans le champ culturel : islamic fashion, congrès, foires, exhibitions, etc.

Halal et économies libéralisées : des contributions sur le rôle des multinationales (comme Nestlé) dans la définition du standard halal, de la théorie du libre-échange sur les normes islamiques dans l’alimentation, sur la finance etc. En particulier dans les pays du Sud-Est asiatique (Malaisie, Indonésie etc.).

L’industrie du halal : des contributions sur le rôle des contraintes économico-industrielles
sur la définition du halal, notamment la question de l’étourdissement préalable à l’abattage,
les conflits éthiques (représentations et pratiques du « bien-être animal »).

Les « sciences du halal » : normes, savoirs, certification : comment la « science du halal »
est prise dans une dynamique d’innovation consistant à optimiser la rentabilisation des résultats
par de nouvelles découvertes en élargissant en permanence le périmètre du halal à d’autres
produits, cosmétiques, pharmaceutiques, ou même  produits ménagers.

Les politiques du halal : légitimation, représentation : le contrôle du champ du halal dans
les stratégies de représentation communautaire  des institutions islamiques, dans l’organisation
du marché de la viande halal local en situation ordinaire, ou festive (Aîd el Adha).

Consommation et mobilisation collective : des contributions théoriques et méthodologiques
qui ne portent pas directement sur la « qualité halal » mais pourrait en éclairer les mécanismes d’attraction et de mobilisation etc.

Calendrier récapitulatif, échéances
Cet appel à contributions s’adresse aux disciplines des sciences humaines et sociales, notamment l’histoire, l’anthropologie, la sociologie, le droit, les sciences politiques, la philosophie etc.
Les contributions devront être étayées empiriquement, elles expliciteront leurs démarches méthodologiques, sources, bibliographies.

Les propositions seront sélectionnées sur la base d’une note d’intention de maximum 2 000 caractères espaces compris + les nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et adresse e-mail de chaque auteur.

Ces notes devront être envoyées impérativement avant le 31 janvier 2013
à florence.blackler@gmail.com et   bernard.heyberger@ehess.fr
Les auteurs seront avisés par mail des propositions retenues avant le 31 Mars 2013.
Date et lieu du colloque : jeudi 7 et vendredi 8 novembre 2013 à l’EHESS, Paris -France
 (amphi à préciser)

Publication
Sur avis du comité scientifique certaines communications présentées au colloque seront retenues - éventuellement amendées - et pourront donner lieu à la publication d’un ouvrage publié dans la Collection « Terres et gens d’islam » IISMM - Karthala. Les consignes de l’éditeur en vue de cette publication seront données durant ou immédiatement après le colloque.

Partenariat :

Organisatrice : Florence Bergeaud-Blackler, Marie Curie fellow EC ULB / IREMAM
et la participation du Laboratoire d’Anthropologie Sociale ; du LABEXMed ; de l’IREMAM ;
du réseau IRENE.


Comité scientifique :
Mohamed Hocine Benkheira, Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (France) ;

Florence Bergeaud-Blackler, Marie Curie fellow du Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains-ULB (Belgique) /associée à l’Institut de Recherche et d’Etude sur le Monde
Arabe et Musulman à Aix en Provence ;

Anne-Marie Brisebarre, Directrice de Recherche CNRS au Laboratoire d’Anthropologie Sociale ;

Christian Bromberger, Professeur d'ethnologie à l'université de Provence et membre
de l'Institut universitaire de France ;

Chantal Crenn, Maitre de conférences en anthropologie sociale, Université Michel de Montaigne
à Bordeaux ;

Baudouin Dupret, Directeur de Recherche CNRS et Directeur du Centre Jacques Berque à Rabat ;

Khadiyatoulah Fall, Titulaire de la Chaire d’enseignement et de recherches interethniques
et interculturels de l’Université du Québec à Chicoutimi ;

Franck Fregosi, Directeur de Recherche, Chargé de cours à l’Institut d’études politiques
d’Aix en Provence/Université de Strasbourg ;

Bernard Heyberger, Directeur de l’Institut d'Etudes de l'Islam et des Sociétés du Monde
Musulman-IISMM ;

Rémy Madinier, Co-Directeur de l'IISMM Paris; Chargé de Recherche au CNRS
Centre Asie du Sud-Est ;

Mara Miele, Reader at Cardiff school of Planning and Geography (UK) ;

Pierre Petit, Directeur de l’Institut de Sociologie de l’Université Libre de Bruxelles;

Mohamed Tozy, Professeur de sciences politiques à l'université Hassan II de Casablanca
(Maroc) et à l'IEP d'Aix-en-Provence.

Source  :  http://iismm.ehess.fr/index.php?/journees-d-etudes-amp-colloques/journees-etudes/colloques-et-journees-d-etudes-2013/1172-7-amp-8-novembre-vous-avez-dit-halal-normativites-islamiques-globalisation-et-secularisation

Aucun commentaire:

Presse Professionnelle

ISLAMIC MARKETING

Agrojob.com

Actualités de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes DGCCRF